Pourquoi les employeurs intelligents repensent le recrutement des personnes handicapées

Les entreprises canadiennes sont confrontées à un paradoxe flagrant : une grave pénurie de main-d’œuvre, avec plus de 527 000 postes vacants, demeure inoccupée, tandis que 740 000 Canadiens qualifiés et motivés ne trouvent pas d’emploi. La pénurie de talents est imminente, mais des pratiques d’embauche désuètes empêchent trop d’employeurs d’en profiter, ce qui coûte à l’économie canadienne jusqu’à 422 milliards de dollars en perte de potentiel.

Depuis des années, les discussions sur l’embauche de personnes handicapées s’appuient sur le même langage : « c’est la bonne chose à faire », « c’est une question de responsabilité sociale d’entreprise », « c’est un impératif moral ». Tout cela est vrai, mais ce n’est qu’une partie de la réalité. L’inclusion du handicap n’est pas seulement un impératif moral, c’est aussi un avantage stratégique pour l’entreprise.

Les chiffres sont éloquents : les entreprises qui excellent en matière d’inclusion des personnes handicapées déclarent un chiffre d’affaires 1,6 fois supérieur et un bénéfice net 2,6 fois supérieur à celui de leurs concurrents. Une étude de l’Institut de recherche sur le travail et la santé (ITHS) montre que combler l’écart d’emploi pourrait générer entre 252,8 et 422,7 milliards de dollars d’investissements dans l’économie canadienne, créer 450 000 emplois d’ici 2030 et ajouter 50 milliards de dollars au PIB du Canada d’ici 2030. Il ne s’agit pas de simples discours sur l’inclusion, mais d’une stratégie de croissance.

Pourtant, nous sommes confrontés à une pénurie de talents tout en négligeant un vivier de talents hautement qualifiés et diversifiés. Le décalage ne concerne pas les compétences. Ce qui freine les employeurs, c’est l’idée fausse et dépassée selon laquelle l’adaptation est coûteuse ou complexe. En réalité, la plupart des aménagements, comme les horaires flexibles, le télétravail et les postes de travail modulables, sont des pratiques peu coûteuses qui profitent à tous les employés. Des études montrent que pour chaque dollar investi dans les aménagements, les entreprises obtiennent un rendement moyen de 28 dollars. La fidélisation du personnel suit le même raisonnement. Une étude sur les franchises a montré que les magasins employant du personnel handicapé affichaient un taux de rotation de 35 %, contre 75 % en moyenne dans le secteur.

Le problème de l’adaptation est un mythe. Le véritable problème réside dans le fait que les entreprises ont construit leurs systèmes autour d’une idée dépassée de l’« employé idéal », et que quiconque ne correspond pas à ce modèle étroit est traité comme nécessitant un traitement particulier.

Lorsque les employeurs éliminent les obstacles inutiles et instaurent une culture d’entreprise solidaire, tout le monde en bénéficie. La productivité, l’engagement et la fidélité augmentent. Les équipes gagnent en innovation et en résilience.

Lorsque je suis devenu directeur général d’ABLE2 en août 2018, je n’aurais jamais pu imaginer que deux ans plus tard, une pandémie mondiale nous obligerait à télétravailler. Je m’attendais à des difficultés et à des réactions négatives, mais j’ai eu une révélation.

Les obstacles liés au transport et aux horaires ont été supprimés. Le personnel a bénéficié d’une plus grande flexibilité pour gérer ses problèmes de santé et de famille, et la productivité globale a augmenté. Les membres de l’équipe qui trouvaient notre environnement de travail trop contraignant ont enfin pu se concentrer sans la surcharge sensorielle. Nous avons étendu cette même flexibilité aux personnes que nous accompagnons, en les rencontrant là où elles se trouvent et de la manière qui leur convient le mieux.

Notre objectif n’était pas de réinventer l’accessibilité au travail. Mais la pandémie a révélé combien d’obstacles nous avions discrètement acceptés comme « normaux ». En septembre, nous avons opéré une réorientation stratégique vers un fonctionnement entièrement à distance et fermé nos bureaux. Nous y voyons un avantage concurrentiel : nos équipes sont plus productives, plus fidèles et plus innovantes. Et nous servons mieux notre communauté parce que notre personnel la reflète.

En tant que dirigeants et employeurs, vous pouvez mettre en place des pratiques d’embauche inclusives grâce à :

  • Offres d’emploi accessibles : Utilisez un langage clair et concis, en mettant l’accent sur les compétences essentielles et indiquez clairement que des aménagements sont disponibles. Assurez-vous que les sites web, les formulaires et les évaluations sont accessibles.
  • Diversifiez votre action : travaillez avec des agences axées sur le handicap et participez à des salons de l’emploi pour entrer en contact avec des candidats qualifiés.
  • Entretiens accessibles : Proposez des options de format d’entretien telles que la vidéo, l’écrit ou en personne pour répondre à des besoins divers, et encouragez les candidats à demander des aménagements à l’avance, en s’assurant qu’ils peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes.
  • Intégrer des systèmes de soutien : Assurez-vous que les outils, la technologie et les aménagements de l’espace de travail sont en place. Adoptez une approche centrée sur la personne en demandant aux candidats ce qui leur permettrait d’exprimer pleinement leur potentiel au travail.
  • Favoriser une culture d’appartenance : former les équipes à l’inclusion du handicap, rendre l’inclusion visible dans le leadership et l’intégrer dans les valeurs de l’entreprise.
  • Investir dans l’évolution de carrière : Associez les employés à des mentors, créez des parcours d’avancement et diversifiez le leadership.

Octobre est le Mois national de l’emploi des personnes handicapées, et nous célébrons les employés en situation de handicap qui contribuent à l’inclusion, à l’innovation et à la résilience de nos lieux de travail. Mais c’est aussi l’occasion de s’attaquer aux obstacles qui subsistent et de découvrir le potentiel encore inexploité.

Les employeurs qui favorisent l’inclusion des personnes en situation de handicap bénéficient de ce que d’autres négligent : des talents exceptionnels, des équipes innovantes et une connexion plus forte avec des marchés diversifiés. Les personnes en situation de handicap apportent une expérience vécue, une adaptabilité et des compétences en résolution de problèmes inestimables dans une économie en mutation. Elles contribuent depuis longtemps de manière significative à nos communautés, et chez ABLE2, nous les voyons s’épanouir et mener une vie pleine de sens et d’épanouissement lorsqu’elles sont autonomes et qu’elles ont la possibilité de participer à la vie communautaire.

L’expertise, le soutien et les candidats qualifiés existent déjà. La vraie question n’est pas de savoir si vous pouvez vous permettre d’embaucher des personnes en situation de handicap, mais plutôt de savoir si vous pouvez vous permettre de ne pas le faire. L’avenir du travail est inclusif. Votre entreprise sera-t-elle en avance ou à la traîne ?

Dirigeants, c’est le moment idéal pour vous demander : que faudrait-il pour transformer ces obstacles en opportunités ?

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Heather Lacey

Directeur exécutif expérimenté à but non lucratif

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Briser la stigmatisation : pourquoi le TSAF exige plus qu’une simple sensibilisation

Ayant élevé un enfant handicapé, je connais bien les sentiments d’épuisement et d’impuissance qui façonnent notre quotidien. Lorsque mon fils a reçu un diagnostic d’autisme, le plus difficile n’a pas été le diagnostic lui-même. C’était de réaliser que je devais l’élever dans un monde qui voyait ses limites plutôt que son potentiel.

Comme tout parent, mon souhait était simple : que mon enfant soit accepté, qu’il grandisse et s’épanouisse aux côtés de ses pairs. Mais dans les années 1980, les enfants handicapés étaient souvent mis à l’écart de leurs camarades, et les programmes nous refusaient systématiquement, car ils n’étaient pas « équipés » pour l’accompagner. J’ai passé d’innombrables nuits blanches à faire des recherches, à défendre et à me battre pour le droit fondamental de mon fils à l’appartenance.

Les choses ont évolué depuis, mais ce que j’ai appris, et ce qui motive mon travail aujourd’hui, c’est que les obstacles auxquels nos enfants sont confrontés ne sont pas inhérents à leur handicap. Ils sont construits par des systèmes qui n’ont pas appris à percevoir les capacités dans la différence.

Cette expérience m’a permis d’éprouver une profonde empathie pour les parents d’enfants atteints du trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF). Outre les réalités quotidiennes liées à l’accompagnement d’un enfant atteint d’un traumatisme crânien permanent, ces familles doivent également faire face au poids de la stigmatisation et du jugement liés à ce handicap, un fardeau qui aggrave leur isolement et leur épuisement.

Le TSAF est un trouble cérébral résultant d’une exposition prénatale à l’alcool. Il affecte des fonctions exécutives essentielles, notamment la mémoire, l’apprentissage, le jugement et la prise de décision. (Réseau canadien de recherche sur le TSAF) Il touche plus de 1,5 million de Canadiens, mais bon nombre d’entre eux restent non diagnostiqués, masqués par la stigmatisation et l’incompréhension. Contrairement à d’autres handicaps, le TSAF engendre un jugement supplémentaire envers les mères biologiques, des suppositions infondées quant au choix et des idées fausses sur la prévention, qui engendrent la honte là où il devrait y avoir du soutien, et le silence là où il devrait y avoir de la défense des droits.

Les conséquences sont dévastatrices. Les parents se retrouvent confrontés à des systèmes conçus pour d’autres handicaps, travaillant avec des professionnels bien intentionnés qui manquent de connaissances spécifiques au TSAF. Les besoins spécifiques de leurs enfants – leurs façons distinctes de traiter l’information, de réagir à l’environnement ou de réguler leurs émotions – sont souvent interprétés à tort comme de la défiance, de la manipulation ou une mauvaise éducation parentale. Et lorsque ces jeunes quittent les services sociaux à 18 ans, souvent sans soutien adéquat, ils sont confrontés à des risques accrus de toxicomanie, d’itinérance et de démêlés avec la justice.

L’impact économique est également colossal, atteignant 1,8 milliard de dollars par an au Canada. Mais le coût humain est incommensurable : des familles luttent pour être comprises, des jeunes peinent à s’intégrer dans un monde qui ne leur laisse aucune place.

Conscient de cette lacune et des coûts liés à son indifférence, ABLE2 a lancé le Programme de ressources sur l’alcoolisation fœtale en 2015, en partenariat avec le Réseau pour la santé du cerveau des enfants (RSCE), la Société d’aide à l’enfance d’Ottawa et le CHEO, afin d’offrir du soutien aux personnes de tous âges atteintes du TSAF et à leurs familles. L’objectif était simple, mais urgent : offrir un soutien spécialisé et fondé sur des données probantes aux personnes atteintes du TSAF et à leurs familles, tout en renforçant les connaissances des prestataires de services de tous les secteurs.

Depuis, nous avons constaté les possibilités offertes par la compassion et la compréhension qui remplacent la stigmatisation. Les familles autrefois isolées bénéficient désormais de solides réseaux de soutien. Les éducateurs, les intervenants judiciaires, les professionnels de la santé et les travailleurs sociaux formés par le FARP apportent à leur travail de nouvelles perspectives, de l’empathie et des stratégies fondées sur des données probantes. Et surtout, les personnes atteintes de TSAF, autrefois considérées comme « non conformes » ou « difficiles », sont enfin reconnues pour ce qu’elles ont toujours été : des personnes ayant des besoins uniques, des atouts considérables et le droit de s’épanouir.

J’ai eu le privilège de trouver enfin le soutien qui a permis à mon fils de s’épanouir. Aujourd’hui, il est soutenu pour vivre la vie qu’il souhaite et contribue pleinement à sa communauté. Mais je suis consciente que ce n’est pas accessible à toutes les familles, et je suis solidaire des parents qui souhaitent simplement que leurs enfants s’épanouissent, qu’ils aient une vie pleine de sens et épanouissante, et qu’ils aient un sentiment d’appartenance sans condition.

Septembre est le Mois de la sensibilisation au TSAF, dont le thème fort est cette année : « Chacun a son rôle à jouer : Agissez ! » Je souhaite que chacun d’entre nous, en tant qu’individus, professionnels et membres de la communauté, soit mis au défi d’aller bien au-delà du simple constat, vers une compréhension bienveillante et un changement systémique.

Cela implique de reconnaître le TSAF comme un handicap neurologique complexe et permanent. Cela implique de former des professionnels de tous les secteurs à des approches tenant compte du TSAF, qui tiennent compte à la fois des défis et des capacités. Il faut bâtir des communautés qui offrent un soutien pratique, sans jugement, et des ressources sans honte. Plus important encore, il faut faire évoluer notre discours collectif du blâme vers une responsabilité partagée, en reconnaissant que la création d’environnements inclusifs et favorables n’est pas seulement une question de bonne politique ou de conformité, mais un impératif moral.

Chaque enfant mérite d’être considéré non pas à travers le prisme étroit de ses difficultés, mais à travers le potentiel prometteur de son développement. Les enfants atteints de TSAF ne sont pas « difficiles » et la question n’est pas de savoir s’ils peuvent réussir, mais plutôt si nous allons enfin leur fournir les soutiens qui leur permettront de réussir.

Après septembre, je vous invite à contribuer à la cause des familles qui s’occupent de personnes atteintes de TSAF. Écoutez leurs histoires avec empathie. Plaidez pour une formation axée sur le TSAF dans votre milieu de travail et votre communauté. Soutenez les politiques qui reconnaissent le TSAF comme un handicap méritant des aménagements et du soutien. Luttez contre la stigmatisation partout où vous la rencontrez.

Lorsque nous choisissons la compréhension plutôt que le jugement, le soutien plutôt que la stigmatisation et l’action plutôt que la simple sensibilisation, nous ne changeons pas seulement les résultats pour les personnes atteintes de TSAF, mais nous devenons véritablement la société inclusive et compatissante que nous prétendons être.

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Heather Lacey

Directeur exécutif expérimenté à but non lucratif

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Des systèmes conçus sans tenir compte du handicap – et cela se voit

En tant que directrice générale d’ABLE2, je constate chaque jour comment des systèmes qui n’ont jamais été conçus pour le handicap créent des obstacles inutiles. Les gens attendent des mois, voire des années, pour obtenir des aides de base. Les programmes sont sous-financés, les services sociaux sont débordés et l’accessibilité est souvent reléguée au second plan, réservée à ceux qui savent en faire la demande. Des organismes caritatifs comme le nôtre interviennent là où les systèmes sont défaillants, mais nous aussi, nous sommes sous-financés et débordés. Résultat ? Des personnes qui aspirent simplement à trouver leur place, à vivre leurs passions et à vivre une vie pleine de sens se heurtent à de nombreux obstacles.

Je suis récemment tombé sur une publication LinkedIn d’Edmund Asiedu qui disait : « Vous pourriez devenir une personne en situation de handicap avant la fin de l’année. » C’est une dure réalité dont on ne parle pas assez. Le handicap peut toucher n’importe qui, à tout moment. Et lorsque cela arrive, personne ne devrait avoir à lutter pour l’accès, la dignité ou l’inclusion.

Poursuivons sur la lancée d’Edmund : si vous saviez que le handicap fait partie de votre avenir, cela changerait-il votre perception des espaces publics, des lieux de travail, des transports en commun ou des plateformes numériques ? Exigeriez-vous des programmes et des services qui ouvrent des portes plutôt que de les fermer ? Exigeriez-vous une accessibilité totale, non pas un jour, mais dès aujourd’hui ?

C’est la réalité de près de 8 millions de Canadiens en situation de handicap, et ce pourrait être la vôtre aussi. L’accessibilité ne se résume pas à des rampes ou des panneaux indicateurs. C’est une question d’équité. Il s’agit de concevoir des systèmes, des espaces et des politiques qui conviennent à tous dès le départ. Pensez aux abaissements de trottoir : conçus pour l’accès en fauteuil roulant, mais tout aussi utiles pour les parents avec poussette, les livreurs, les voyageurs avec bagages à roulettes et les aînés. L’inclusion profite à tous.

Nous ne pouvons pas continuer à combler les lacunes des systèmes. Nous devons les repenser de fond en comble. Cela implique de financer adéquatement les programmes d’aide aux personnes handicapées, de simplifier l’accès aux services, d’intégrer l’accessibilité à chaque politique et produit, et d’inclure les personnes handicapées à chaque table de décision.

Chez ABLE2, l’expérience vécue est au cœur de toutes nos actions. Des personnes en situation de handicap et leurs familles siègent à notre conseil d’administration. Les utilisateurs du programme influencent nos événements et nos actions de sensibilisation. Au fil des ans, nous avons constaté que lorsque l’inclusion est intégrée dès le départ, les obstacles tombent et chacun peut s’épanouir, s’affirmer et ressentir un sentiment d’appartenance.

Imaginez un monde où personne n’a besoin de demander à être inclus, car l’accessibilité est déjà intégrée dès le départ.

Nul besoin d’attendre que le handicap nous frappe, nous ou nos proches. Nous pouvons dès maintenant mettre en place de meilleurs systèmes, espaces et soutiens. L’inclusion n’est pas une faveur faite à qui que ce soit. C’est une responsabilité partagée et le meilleur investissement que nous puissions faire pour notre avenir.

Si vous saviez que le handicap ferait partie de votre vie demain, que changeriez-vous aujourd’hui ?

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Heather Lacey

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Le pouvoir de la fierté du handicap et son importance

Chaque année en juillet, nous célébrons le Mois de la fierté des personnes handicapées afin de rendre hommage à l’histoire, à la culture et aux contributions de la communauté des personnes handicapées. Cette célébration trouve ses origines en 1990, année de la promulgation de l’Americans with Disabilities Act (ADA). Cette loi historique a constitué une victoire durement gagnée dans la lutte pour les droits civiques, l’accessibilité et l’inclusion. Depuis, la fierté des personnes handicapées a évolué bien au-delà d’une simple politique. Elle est devenue un mouvement puissant, qui lutte contre la stigmatisation et revendique fièrement son identité de handicap.

Pendant trop longtemps, le handicap a été perçu comme une limitation : quelque chose à réparer, à plaindre ou à surmonter. La Disability Pride renverse ce discours. Il ne s’agit pas d’inspiration ou de compassion. Elle affirme : « Nous appartenons à la communauté, non pas malgré notre handicap, mais avec lui. » Elle affirme que le handicap n’est pas une tare, mais un élément essentiel de la diversité humaine. Et dans un monde qui le dévalorise souvent, être fier de son identité handicapée est un acte de résistance radical. Il remet en question le capacitisme dans sa nature profonde et reconquiert un espace qui les a trop souvent exclus.

La Disability Pride offre une vision du monde que nous œuvrons à construire. Un monde où l’accessibilité est la norme, où le leadership des personnes handicapées est attendu et où l’interdépendance est valorisée. La Disability Pride est un appel à l’action pour que les systèmes, les institutions et les individus dépassent l’inclusion performative et s’orientent vers un changement structurel réel.

Chez ABLE2, nous sommes convaincus qu’une véritable inclusion exige plus que des déclarations politiques et de bonnes intentions. Elle exige des actions éclairées par des personnes ayant une expérience vécue. C’est pourquoi nous veillons à ce que les personnes en situation de handicap participent pleinement à l’élaboration de nos programmes, de nos services et de notre stratégie. De notre conseil d’administration à nos comités consultatifs et à nos équipes d’organisation d’événements, leurs voix sont non seulement prises en compte, mais elles animent les discussions.

Nous mettons cet engagement en pratique à travers tous nos programmes et services, axés sur l’inclusion. Par exemple, le Programme de jumelage combat l’isolement social en favorisant de véritables amitiés individuelles entre les personnes handicapées et les bénévoles de la communauté – des relations fondées sur le respect mutuel et l’appartenance. Grâce aux services d’orientation juridique Reach, nous veillons à ce que les personnes handicapées puissent accéder à la justice et faire valoir leurs droits.

L’inclusion est notre principe directeur. Chaque programme, politique et discussion commence par une question : comment bâtir une communauté inclusive où chaque personne est considérée comme compétente, importante et valorisée ? Car sans action concrète, l’inclusion reste une promesse non tenue.

Vous aussi, vous pouvez contribuer à bâtir un monde plus inclusif. Voici quelques pistes d’action concrètes :

  • Soutenez les initiatives en faveur des personnes en situation de handicap. Investissez votre temps, vos ressources et vos plateformes dans des organisations gérées par et pour des personnes en situation de handicap.
  • Renseignez-vous. Ce n’est pas aux personnes handicapées d’éduquer tout le monde. Prenez l’initiative de lire des livres, de regarder des documentaires et de suivre les défenseurs des droits des personnes handicapées en ligne.
  • Analysez vos espaces. Identifiez les pratiques et méthodes inaccessibles sur votre lieu de travail ou dans votre communauté, qu’elles soient physiques, numériques ou culturelles. Qui est exclu et pourquoi ? Plaidez activement pour le changement.
  • Dénoncez le capacitisme. Le silence peut être une forme de complicité. Si vous entendez des blagues capacitistes ou constatez un comportement discriminatoire, exprimez-vous avec respect, même si cela vous met mal à l’aise.
  • Amplifier les voix. Écouter et veiller à ce que les personnes handicapées soient non seulement invitées à la table des discussions, mais aussi habilitées à orienter le débat.

Être un allié exige humilité, écoute et engagement envers l’équité. Vous ne réussirez pas toujours, mais rester ouvert aux commentaires et apprendre continuellement fait de vous un véritable allié.

Alors que les efforts en matière de diversité, d’équité, d’inclusion et d’appartenance (DEIB) continuent d’être menacés, il est plus important que jamais de tenir bon. La fierté des personnes handicapées est importante, car l’inclusion n’est pas une tendance. C’est un droit humain. Le combat est loin d’être terminé, mais nous n’attendons pas qu’on nous autorise à être fiers. La communauté des personnes handicapées est là, elle dirige, crée et s’épanouit.

En ce Mois de la fierté des personnes handicapées, passons aux actes et passons aux paroles. Comment allez-vous vous mobiliser pour la communauté des personnes handicapées ?

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Heather Lacey

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FIERTÉ dans toutes ses nuances : honorer l’intersection du handicap et de la communauté 2SLGBTQ+

Juin est le mois de la FIERTÉ, une période pour célébrer l’identité, la visibilité et le droit fondamental de chacun à vivre ouvertement, pleinement et librement. Mais au-delà des célébrations colorées et des étapes difficiles à franchir, se cache une vérité plus discrète et plus complexe : pour beaucoup, la FIERTÉ n’est pas seulement une célébration, c’est un acte quotidien de résistance et de survie.

C’est la réalité de nombreuses personnes 2SLBGTQ+ vivant avec un handicap. Selon un rapport de Statistique Canada de 2022, plus de 700 000 Canadiens de plus de 15 ans s’identifient comme 2SLBGTQ+ et vivent avec un ou plusieurs handicaps. Ces personnes se trouvent à l’intersection de multiples identités marginalisées et obstacles, qui ne sont pas seulement cumulatifs, mais plutôt amplifiés par la stigmatisation, les lacunes systémiques et le manque de soutien adéquat. Imaginez vivre dans un monde qui non seulement remet en question vos capacités, mais invalide également votre identité.

Les personnes handicapées ont longtemps navigué dans des systèmes qui n’étaient pas conçus pour répondre à leurs besoins. Si l’on ajoute à cela la réalité des identités 2SLBGTQ+, où l’homophobie, la transphobie et l’effacement persistent, le risque d’isolement, de harcèlement et de violence augmente de façon exponentielle. Les recherches montrent que cette population est plus susceptible de connaître des problèmes de santé mentale, de se voir refuser un accès équitable aux services et d’être victime de victimisation en raison de son identité.

Et pourtant, malgré les obstacles, ces personnes ne sont pas brisées ; loin de là. Elles sont conscientes d’elles-mêmes, résilientes et souvent plus à l’écoute de leurs besoins. Parce qu’elles ont dû se battre pour cela. Leur expérience vécue en tant que personnes 2SLBGTQ+ en situation de handicap leur confère une sagesse et une force uniques. Et cela fait d’elles non seulement des survivantes, mais aussi des leaders du mouvement pour l’inclusion.

Cependant, alors que les efforts en matière de DEI sont de plus en plus scrutés, nous devons rester vigilants. Un discours inquiétant se répand, suggérant que l’équité menace le mérite ou que l’inclusion est facultative. Nous ne pouvons pas nous permettre de reculer. Ni maintenant, ni jamais. L’inclusion n’est pas une tendance. C’est le respect des droits fondamentaux de chacun, y compris des personnes 2SLBGTQ+ en situation de handicap. Elle est fondamentale pour une communauté juste et équitable.

Chez ABLE2, nous sommes fiers d’être aux côtés de la communauté 2SLBGTQ+, et plus particulièrement des personnes en situation de handicap. Nous nous efforçons de leur fournir des outils, des ressources et un accompagnement personnalisé pour vivre dans la dignité, l’autonomie et la confiance. Grâce à nos services d’orientation juridique Reach, nous mettons les personnes en contact avec plus de 200 juristes bénévoles qui les aident à lutter contre la discrimination et à faire valoir leurs droits, que ce soit en matière d’emploi, de santé, de logement ou d’éducation. La mission d’ABLE2 est de donner à chacun les moyens de se défendre et de vivre une vie plus épanouissante, plus sûre et plus enrichissante.

Alors que nous célébrons le mois de la Fierté, je nous mets tous au défi d’aller au-delà des logos arc-en-ciel et des politiques écrites standard. Pour être de véritables alliés, nous devons écouter et amplifier la voix de ceux dont l’identité est trop souvent marginalisée. Apprendre et diriger avec détermination. Car l’inclusion ne doit jamais être optionnelle, ni performative. Elle doit être intégrée à notre façon de gouverner, de nous soutenir et de nous montrer solidaires les uns des autres.

Chers alliés, que faites-vous aujourd’hui pour garantir que ceux qui sont en marge soient non seulement vus, mais aussi entendus, inclus et célébrés ?

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Heather Lacey

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Énoncé de positionnement sur la réduction des rôles du Cabinet en matière de diversité, d’inclusion et de personnes handicapées

ABLE2 : Soutien aux personnes handicapées reconnaît le contexte complexe et exigeant dans lequel évolue le gouvernement fédéral nouvellement élu. Nous reconnaissons la nécessité d’une gouvernance réfléchie et efficace en période d’incertitude économique et sociale. Cependant, nous sommes profondément préoccupés par la décision de supprimer du Cabinet fédéral les postes ministériels dédiés à la diversité, à l’inclusion et aux personnes handicapées.

Pour les 27 % de Canadiens en situation de handicap, l’absence d’une voix au sein du Cabinet signifie que des enjeux cruciaux qui touchent des millions de Canadiens sont déclassés. Depuis des décennies, les personnes en situation de handicap réclament d’être vues, entendues et véritablement incluses dans les décisions qui les concernent. En cette période de changement, il est plus important que jamais de réaffirmer l’importance de l’inclusion et de leur permettre de continuer à prendre part à toutes les décisions.

L’inclusion est essentielle à une démocratie saine et à une économie forte. Les Canadiens en situation de handicap contribuent de manière significative à tous les secteurs et méritent de voir leurs besoins et leurs droits pris en compte aux plus hauts niveaux décisionnels. Comme le affirme depuis longtemps la communauté des personnes en situation de handicap : « Rien pour nous ne se fera sans nous. »

Nous exhortons le premier ministre Carney et le gouvernement fédéral à réaffirmer leur engagement en faveur de l’inclusion, non seulement par des politiques, mais aussi par un leadership visible et une responsabilisation active. Nous demandons à ce gouvernement de veiller à ce que les droits, les expériences et les contributions des personnes handicapées soient véritablement représentés et priorisés dans tous les ministères et ordres de gouvernement.

Le Canada ne peut se permettre de perdre son élan en matière d’équité et d’inclusion. Les progrès doivent aller de l’avant, et non régresser.

Chez ABLE2, nous demeurons déterminés à bâtir des communautés où chaque personne est considérée comme compétente, importante et valorisée. Nous demandons à notre gouvernement d’en faire autant pour le Canada.

La Semaine nationale de l’accessibilité est un appel à agir, pas seulement à réfléchir — Comment allez-vous diriger ?

Imaginez-vous évoluer dans un monde où toutes les portes vous sont fermées, non pas par manque de capacités, mais parce que le monde n’a pas été conçu pour vous. Je suis récemment tombé sur une publicité d’une entreprise d’électricité française qui illustrait avec force cette réalité. Elle renversait la situation, montrant un monde où les personnes sans handicap se heurtaient à des obstacles à chaque tournant. Si la vidéo met en lumière de manière poignante les obstacles physiques, son message profond évoque quelque chose de plus profond : l’exclusion et l’isolement quotidiens que les personnes handicapées continuent de subir dans des espaces et des systèmes construits sans elles.

Alors que nous célébrons la Semaine nationale de l’accessibilité, du 25 au 31 mai, il est opportun de rappeler que l’accessibilité ne se limite pas à des rampes, des portes automatiques ou des places de stationnement désignées. Si ces aménagements physiques sont essentiels, une véritable accessibilité et inclusion impliquent la création d’environnements – physiques, numériques et sociaux – qui permettent la pleine participation de chacun. Pour y parvenir, nous devons nous attaquer aux obstacles les plus importants, et souvent invisibles : la stigmatisation et les préjugés comportementaux.

Trop souvent, les personnes handicapées sont confrontées à des préjugés sur ce qu’elles peuvent ou ne peuvent pas faire, ou se sentent comme un fardeau lorsqu’elles demandent des aménagements. Il s’agit de capacitisme, une forme de discrimination fondée sur la croyance que les personnes handicapées sont inférieures ou doivent être « réparées ». (L’Encyclopédie canadienne, 2023) D’après mon expérience, cela demeure l’un des obstacles les plus importants à une véritable inclusion, précisément parce qu’il passe souvent inaperçu et n’est pas remis en question. Ce n’est pas une intention malveillante, mais c’est omniprésent et cela se voit partout.

Le capacitisme peut influencer notoirement les systèmes que nous traversons au quotidien. Il peut influencer les pratiques d’embauche lorsque des candidats en situation de handicap sont écartés en raison de préjugés sur leurs capacités. Il est ancré dans des politiques qui considèrent l’accessibilité comme un élément optionnel plutôt que comme un droit fondamental. Il dicte la conception d’espaces publics qui ne répondent toujours pas à la diversité des besoins, et il colore les interactions quotidiennes lorsque les personnes sont ignorées, ignorées ou prises en pitié. Lorsqu’ils ne sont pas remis en question, ces préjugés créent des environnements où les personnes en situation de handicap sont systématiquement exclues, non pas en raison de leur incapacité, mais parce que les systèmes et les espaces n’ont pas été conçus pour elles. C’est ce qui se produit lorsque les personnes en situation de handicap ne participent pas aux décisions. Et lorsque l’exclusion s’ancre dans nos systèmes et notre culture, nous ne nous contentons pas de priver ces personnes d’opportunités : nous privons nos communautés de leurs précieuses connaissances, de leurs talents et de leurs contributions.

Créer des communautés inclusives est une responsabilité collective, et le leadership à tous les niveaux a un rôle crucial à jouer. Les dirigeants doivent promouvoir l’inclusion en allant au-delà des déclarations et en adoptant une stratégie. Cela signifie s’assurer que les personnes handicapées participent activement à l’élaboration des décisions qui ont un impact sur leur vie. Il s’agit d’aller au-delà de la conformité et de se demander continuellement : qui pourrait être exclu de cet espace, de cette conversation ou de cette opportunité, et comment pouvons-nous changer cela ?

Chez ABLE2, nous sommes convaincus depuis longtemps qu’il ne suffit pas de parler d’inclusion : il faut la promouvoir activement. Et nous avons pris cela à cœur. Nous avons redéfini la manière dont nous proposons nos programmes en nous adaptant aux besoins en constante évolution des personnes que nous accompagnons et en améliorant continuellement nos services pour surmonter les obstacles auxquels elles sont confrontées.

Lors de l’embauche de personnel, nous recherchons la meilleure personne et fournissons tout aménagement demandé et l’environnement physique est conçu pour être accessible à tous.

Notre programme de jumelage, qui associe des personnes handicapées à des bénévoles, ne se contente pas de favoriser l’amitié : il transforme les perspectives. Nos alliés bénévoles acquièrent une compréhension approfondie des réalités quotidiennes de leurs amis, brisant ainsi les préjugés et créant des liens authentiques avec la communauté.

Grâce à nos services d’orientation juridique Reach, nous mettons en relation les personnes handicapées avec une liste de plus de 200 professionnels du droit bénévoles, qui démantèlent activement les barrières systémiques et aident les personnes à faire valoir leurs droits en luttant contre la discrimination et la stigmatisation.

Bon nombre de nos événements impliquent des personnes handicapées dans le processus de planification et nous y intégrons également plusieurs aménagements, tels que des zones calmes, des préposés au soutien personnel, des équipes d’accessibilité et des sous-titres en direct.

Au niveau de la direction, nous sommes fiers de compter des personnes en situation de handicap au sein de notre conseil d’administration. Leurs expériences vécues façonnent notre stratégie, remettent en question nos idées reçues et nous permettent de rendre des comptes aux communautés que nous servons. C’est ainsi que se construit une inclusion réelle et durable.

À l’occasion de la Semaine nationale de l’accessibilité, et à chaque instant propice à la réflexion, examinons honnêtement nos propres préjugés et comportements. Remettez en question le langage capacitiste dans vos conversations. Revoyez vos pratiques de recrutement, vos espaces physiques et numériques, vos actions de sensibilisation et continuez à vous interroger : qui pourrait être laissé de côté et comment pouvons-nous changer cela ? Et si vous occupez un poste de direction, placez l’inclusion au premier plan. Assurez-vous que les personnes en situation de handicap ne soient pas seulement consultées, mais qu’elles participent activement aux prises de décision, contribuant ainsi à façonner les espaces, les politiques et les communautés dans lesquelles elles vivent.

Alors, alors que nous envisageons un monde où l’accessibilité est une donnée, et non une réflexion après coup, je vous laisse avec cette question : quel rôle jouerez-vous pour faire de cette vision une réalité ?

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Heather Lacey

Directeur exécutif expérimenté à but non lucratif

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Célébrons les bénévoles : créer des vagues de changement dans nos communautés

Il y a cinquante ans, ABLE2, anciennement connu sous le nom de Citizen Advocacy Ottawa, a été fondé sur une idée simple, mais puissante : la communauté se construit grâce à des personnes bienveillantes. Inspiré par un mouvement américain où des bénévoles accompagnaient des personnes en transition d’institutions vers une vie autonome, notre fondateur, David Hall, a mobilisé un réseau de membres de la communauté convaincus de l’inclusion, de l’appartenance et du pouvoir des liens humains. Aujourd’hui, ABLE2 continue de prospérer grâce au dévouement de bénévoles convaincus que chacun mérite de vivre une vie pleine de sens et de joie.

Au cœur de cette mission se trouve le programme de jumelage d’ABLE2, qui favorise les amitiés individuelles entre bénévoles, appelés « alliés », et personnes handicapées, appelées « amis ». Au fil des ans, nous avons constaté l’impact transformateur de ces amitiés intentionnelles : les personnes handicapées développent leurs liens sociaux, gagnent en confiance, renforcent leur estime de soi, améliorent leur santé mentale et physique, et apprécient mieux la vie. Avec le temps, ces jumelages deviennent plus que de simples relations bénévole-usager ; ils deviennent des amis pour la vie et se considèrent parfois comme des membres d’une même famille. Lorsque les personnes handicapées ont quelqu’un qui choisit de les soutenir – non pas parce qu’elles sont payées pour cela, mais parce qu’elles le souhaitent –, elles se sentent intégrées, moins isolées et vivent une vie qui a du sens pour elles.

Et l’impact ne s’arrête pas là. Forts de ces liens sociaux, nombre de nos amis deviennent eux-mêmes des défenseurs et des bénévoles. Mark, par exemple, est impliqué auprès d’ABLE2 depuis des années et consacre désormais son temps à faire du bénévolat dans une banque alimentaire et à soutenir les événements d’ABLE2. Son histoire est celle de la résilience et de la générosité, et si nous saluons sa détermination, nous reconnaissons également le rôle que le soutien de la communauté a joué pour l’aider à réaliser son potentiel. C’est là le pouvoir du bénévolat : c’est un don qui ne cesse de se renouveler. Chaque acte de gentillesse en suscite un autre, créant une réaction en chaîne de générosité et incitant les autres à donner au suivant. Les bénévoles ne se contentent pas de créer des vagues, ils font des vagues.

L’impact du bénévolat chez ABLE2 va bien au-delà des amitiés individuelles. Il imprègne tous les aspects de notre organisation, renforçant notre mission à tous les niveaux. La fusion de Reach Canada et d’ABLE2 en 2023 a renforcé notre capacité à soutenir les personnes handicapées dans leur accès à la justice. Aujourd’hui, nous collaborons avec plus de 200 avocats, parajuristes et médiateurs bénévoles qui offrent des consultations juridiques gratuites, permettant ainsi aux personnes handicapées de faire valoir leurs droits, de contester les inégalités et d’obtenir la justice qu’elles méritent. Les bénévoles jouent également un rôle crucial lors de nos événements, en fournissant une assistance en matière d’accessibilité afin que chaque participant puisse participer pleinement, sans obstacle. En coulisses, un comité de bénévoles dévoués travaille sans relâche pour faire de notre plus grand événement de collecte de fonds, Soirée dans les Maritimes, un succès. Et le pilier de l’organisation est notre conseil d’administration, qui assure un leadership indéfectible, guidant la croissance d’ABLE2 et renforçant notre capacité à servir encore plus de personnes.

Faire la différence ne nécessite pas de titre officiel. Chaque acte de générosité, qu’il s’agisse de tendre la main, de défendre les intérêts d’autrui ou simplement de se montrer solidaire auprès d’une personne dans le besoin, a un impact profond. Comme l’a dit un jour Heather French Henry, ancienne Miss America et défenseure des anciens combattants : « Le bénévolat est au cœur même de l’être humain. Personne n’a réussi sa vie sans l’aide de quelqu’un. »

Alors que nous célébrons la Semaine nationale de l’action bénévole, nous profitons de l’occasion pour exprimer notre plus profonde gratitude aux bénévoles, personnes bienveillantes et bienveillantes. Vous êtes le cœur de notre communauté et la force motrice d’un monde plus fort et plus inclusif.

Bonne Semaine nationale de l’action bénévole!

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Heather Lacey

Directeur exécutif expérimenté à but non lucratif

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La réalité négligée des femmes handicapées

La Journée internationale des femmes a toujours été synonyme de célébration et d’action : elle rend hommage aux réalisations des femmes tout en reconnaissant les inégalités qui persistent. Le thème des Nations Unies cette année, « Pour TOUTES les femmes et les filles : Droits. Égalité. Autonomisation », appelle à valoriser la pleine participation de toutes les femmes et de toutes les filles, à lutter contre la discrimination et l’exclusion, et à donner à la prochaine génération les moyens d’agir comme catalyseurs du changement. C’est aussi un puissant rappel que l’inclusion ne peut être sélective. Si nous ne défendons pas toutes les femmes, y compris les femmes handicapées, nous en laissons trop de côté.

Bien que nous ayons fait de grands progrès en matière d’égalité des genres au Canada, force est de constater que les femmes continuent de se heurter à des obstacles systémiques en milieu de travail, au leadership et sur le plan de la sécurité économique. Selon le Rapport mondial sur l’écart entre les sexes 2024 du Forum économique mondial, le Canada se classe au 25e rang mondial en matière de disparité salariale entre les sexes. Les rapports de Statistique Canada révèlent un écart salarial de 12 % entre les sexes chez les travailleurs rémunérés âgés de 20 à 54 ans. Pour les femmes handicapées, les obstacles vont bien au-delà des écarts salariaux.

Les femmes handicapées luttent également contre un capacitisme systémique profondément ancré qui limite l’accès à l’emploi, au leadership et à l’indépendance financière. Les statistiques montrent que 2,1 millions de Canadiennes handicapées sont limitées dans leurs activités quotidiennes en raison d’obstacles à l’accessibilité, de discrimination et d’un manque d’aménagements.

Résultat ? Trop de femmes handicapées occupent des postes qui ne correspondent pas à leurs compétences et à leur potentiel, perçoivent des salaires inférieurs et, dans certains cas, se voient refuser des entretiens d’embauche en raison de leur handicap. Et même dans les entreprises qui prétendent privilégier la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI), les pratiques d’embauche restent restrictives plutôt que valorisantes.

Nous devons nous attaquer de front à ce problème. Dans mon précédent article, j’ai évoqué la DEI sur le lieu de travail et expliqué qu’il ne s’agit pas de cocher des cases ou de recruter uniquement sur la base de l’identité ; il s’agit de garantir à toutes les personnes qualifiées un accès équitable aux opportunités. Cela implique de supprimer les obstacles systémiques à l’embauche, d’intensifier les efforts de recrutement et de garantir des aménagements pour que les femmes handicapées soient non seulement prises en compte, mais valorisées.

L’intersectionnalité du genre et du handicap présente un paysage encore plus complexe. Selon les Nations Unies, les femmes handicapées sont deux à trois fois plus susceptibles d’être victimes de violences et sont nettement sous-représentées dans les postes de décision. Elles ont également un accès limité à l’éducation, aux soins de santé et aux services sociaux. (BMC Women’s Health, 2021)

Et lorsque ces défis se croisent avec la race, l’identité autochtone, le statut LGBTQ+ ou le milieu socioéconomique, les couches de discrimination se multiplient, créant des obstacles encore plus importants à la réussite.

Malgré ces défis, les femmes en situation de handicap continuent de montrer l’exemple, de briser les barrières et de favoriser le changement. Rabia Khedr, lauréate de la Médaille du jubilé de diamant de la reine Élisabeth II et directrice nationale de Handicap sans pauvreté, membre d’une minorité racialisée et vivant avec un handicap, a consacré sa vie à défendre les droits des Canadiennes et des Canadiens en situation de handicap afin qu’ils soient entendus. La sénatrice Chantal Petitclerc, la dirigeante principale de l’accessibilité du Canada, Stephanie Cadieux, et Tracy Schmitt, membre du Temple de la renommée des personnes en situation de handicap, ne sont que quelques-unes des milliers de femmes en situation de handicap qui excellent dans leur domaine et façonnent un Canada plus inclusif.

Lorsque les femmes handicapées bénéficient d’un accès égal à l’emploi, au leadership et aux rôles décisionnels, elles ne réussissent pas seulement : elles transforment leurs communautés et leurs industries.

Mais il ne suffit pas de parler d’inclusion ; nous devons la promouvoir activement. Il est de notre responsabilité collective de dénoncer les pratiques d’embauche et les politiques en milieu de travail discriminatoires qui limitent les opportunités des femmes handicapées, de plaider pour que l’accessibilité soit une norme et non une demande particulière, et de faire entendre la voix et les réalisations des femmes handicapées, afin que TOUTES les femmes et les filles bénéficient de droits, de l’égalité et de l’autonomisation.

Chez ABLE2, nous nous engageons à mettre ces principes en pratique. Nous fonctionnons selon un modèle de travail hybride afin de permettre à notre équipe, y compris aux employées et bénévoles s’identifiant comme femmes, de maintenir un équilibre sain entre vie professionnelle et vie privée. Nos bureaux sont équipés de mobilier adaptable et d’installations accessibles, ainsi que d’aménagements lors du processus de recrutement, afin que chacun puisse participer et contribuer à notre mission et à notre vision.

Le handicap n’est pas une limite. Ce sont les obstacles qui le sont. À l’occasion de la Journée internationale des femmes, il est temps de cesser de demander aux femmes handicapées de s’adapter à un système qui n’a pas été conçu pour elles, et de commencer à reconstruire ce système pour qu’il soit bénéfique à tous.

La véritable inclusion commence par l’action. Comment votre entreprise ou votre communauté veille-t-elle à ce que les femmes en situation de handicap soient non seulement incluses, mais pleinement autonomes ? Quels changements, selon vous, sont encore rares ? Partagez vos réflexions dans les commentaires ci-dessous.

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Heather Lacey

Directeur exécutif expérimenté à but non lucratif

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Il n’y a pas de montagne trop haute pour l’inarrêtable Tracy Schmitt

Si vous avez entendu les expressions athlète de paraski, escaladé l’Himalaya et marin de la Coupe du monde, alors vous connaissez probablement déjà la force d’une femme qu’est Tracy Schmitt. Tracy est une conférencière motivatrice de renommée mondiale, une auteure à succès, une consultante en entreprise et une athlète décorée. Elle a été intronisée au Temple canadien de la renommée des personnes handicapées en 2019 et a reçu le prix de la femme habilitée de l’année décerné par l’Association internationale des meilleurs professionnels (IAOTP) en 2023. Elle est une force imparable qui ne connaît aucune limite, et avec sa longue liste de réalisations, il n’y a certainement pas de montagne assez haute pour Tracy !

Devenir limité(b)itless

Née amputée des quatre côtés, Tracy a fait face à un monde prompt à imposer des limites. Les médecins lui ont conseillé de la proposer en adoption, mais ses parents ont choisi une voie différente.

Tracy se souvient très bien de son premier jour d’école maternelle lorsque le directeur l’a renvoyée, affirmant que l’école des années 1970 n’était pas équipée pour répondre aux besoins des enfants handicapés. Sa mère, calme et gentille, a simplement demandé : « Comment se fait-il ? En entendant les inquiétudes, elle a contre-proposé ; « Pouvons-nous juste essayer pendant une semaine? » Avant de descendre, elle a regardé Tracy dans les yeux et a dit : « Tracy… il est important que tout le monde soit inclus, y compris vous. Personne n’est laissé pour compte. À cinq ans, Tracy n’a pas pleinement saisi la signification de ces mots, mais ils sont devenus son principe directeur, faisant d’elle la femme imparable qu’elle est aujourd’hui.

À la récréation, le directeur n’a pas pu trouver Tracy dans la cour de récréation et a supposé qu’elle avait du mal avec ses lacets ou aux toilettes. La réalité ? Tracy était occupée à attacher les lacets de ses 30 camarades de classe parce qu’aucun d’entre eux ne savait comment le faire. Tracy est restée dans cette école et la leçon de ce jour aura un impact profond sur sa vie et sa carrière. « Lorsque le directeur a dit non, c’est parce qu’il ne savait pas », réfléchit Tracy. « Chacun d’entre nous est un contributeur précieux… une personne avec un handicap visible ou invisible, tout le monde. »

Ne prenez pas « NON » comme réponse

Même en tant qu’athlète décorée, escaladant l’Himalaya et naviguant sur un navire de 110 pieds contre des hommes valides, Tracy rencontre encore des moments d’ignorance qui mettent en évidence à quel point la société sous-estime souvent les personnes handicapées. Lors de son service de thé habituel au volant, alors qu’elle se dirigeait vers la fenêtre pour payer et récupérer sa commande, le personnel s’est exclamé : « Oh non », apparemment incrédule qu’une dame sans mains ni jambes conduisait un véhicule et commandait du thé. Cette interaction a touché une corde sensible chez Tracy, qui admet : « C’était la première fois que je me sentais vraiment comme une amputée à quatre voies. »

« Recadrez », conseille Tracy face à des moments comme celui-ci. « Prenez un moment, respirez profondément, regardez-les dans les yeux et déclarez-vous. » Avec un sourire, elle a dit au personnel du service au volant : « Salut, je m’appelle Tracy ! C’est bon. Je peux prendre ça. Des moments comme ceux-ci, dit-elle, découlent d’hypothèses et non de méchanceté. « Quand les gens disent « non », c’est parce qu’ils ne savent pas », souligne Tracy. Son discours TEDx « NON à SAVOIR : Comment changer votre vision des capacités » remet en question ces récits et encourage son public à se concentrer sur les possibilités.

Un défenseur, un éducateur et un leader

Sa capacité à transformer les défis en opportunités l’a propulsée vers des sommets remarquables. Son amour pour la narration et l’établissement de liens l’a amenée à enseigner à des enfants dans d’autres pays comme le Mexique, la Jamaïque et l’Ouganda. Passionnée par la création de conversations sur le désarmement des croyances limitantes et la concentration sur les capacités, Tracy a rapidement gagné un public engageant. Cela l’a finalement amenée à se lancer dans le discours de motivation à travers le monde. Aujourd’hui, Tracy est l’une des conférencières internationales les plus recherchées et a partagé la scène avec des personnalités notables telles que le Dr Phil, John Travolta, Mel Gibson, Mark Wahlberg, etc. Désignée comme la leader transformationnelle féminine n°1 par le gourou du leadership John Maxwell, elle reste une ardente défenseure de tous, partout dans le monde.

« Il ne s’agit pas d’être une source d’inspiration pour exister », dit Tracy, « il s’agit de ce que nous sommes capables de construire ensemble lorsque nous nous concentrons sur l’action. » Au-delà de ses allocutions, Tracy est également une auteure à succès internationale, avec son livre « Unstoppable You : Exceed Uncertainties, Embrace Possibilities, Earn Independence (Cracking the Lim[b]itless Secret) ».

Embrasser les possibilités, vivre sans limites

Alors que Tracy parle de surmonter les obstacles, elle partage sa philosophie : « Quand nous ne savons pas comment faire, penchons-nous sur la peur. Alors lancez-vous. Nous ne savions pas comment je skierais, mais même là, je croyais que je pouvais le faire. J’ai accepté cette possibilité, même si je ne savais pas comment au début », dit-elle.

La vision de Tracy est claire : un monde où chacun est habilité à saisir les possibilités, à gagner en indépendance et à créer des solutions qui lui conviennent. Son parcours témoigne de la valeur de l’inclusivité et du pouvoir transformateur de croire en soi.

Alors que nous célébrons la Journée internationale de la femme, nous reconnaissons Tracy Schmitt comme un exemple puissant de ce qui est possible lorsque les femmes ont les moyens de diriger, d’innover et de briser les barrières. Ses réalisations mettent en évidence les sommets incroyables que les femmes peuvent atteindre lorsqu’elles disposent des outils et des opportunités nécessaires pour réussir. L’histoire de Tracy ne se limite pas à surmonter les limites : elle parle d’exploiter le potentiel, de susciter le changement et de façonner un monde où personne n’est laissé pour compte. Comme le dit Tracy : « Quand je vis une vie sans excuses, je vis une vie sans limites. »

Pour en savoir plus sur Tracy ou pour la contacter pour des allocutions, visitez https://unstoppabletracy.com/meet-tracy/